vendredi 25 juin 2010

Rules of engagement en 28mm...

...Week-end normand, gastronomico-historico ludique.

Comme vous avez pu le remarquer, les plaisirs de la table éveillent souvent l'intérêt des membres de l'association Histoire de plomb, très attachés à la convivialité au-delà même du jeu. Au même titre que le jeu d'histoire, c'est bien le plaisir de partager un bon moment qui réunit périodiquement les adhérents de notre club autour d'une bonne table, comme à l'occasion de la soirée de clôture présentée dans le billet précédent.


Pour cette raison, avant même de vous présenter un nouveau scénario WWII, joué à l'échelle du 28mm avec Rules of engagement (ROE), je me suis souvenu d'un restaurant dans lequel j'ai passé un fort agréable moment en Normandie, il y a trois ans déjà, à l'occasion de l'anniversaire du DDay. En effet, si début juin, vous vous promenez du côté de Carentan, je vous invite à franchir le perron de "L'auberge normande" et à vous installer en terrassse si la météo le permet. Dans l'affirmative, vous pourrez manger quelques spécialités locales (Je me souviens de ma fille qui à l'âge de 7 ans, avait voulu déguster des moules au camembert, quelle audace !), accompagnées de cidre, tout en terminant le repas par un excellent Calvados savouré (enfin, c'est mon père qui l'a savouré !) à l'ombre d'un parasol. C'était le programme gastronomique qui avait été déployé ce jour-là, avant la réalisation de mon itinéraire de visites historiques, au premier chef desquelles j'avais inscrit la tournée des cimetières militaires, le site de la Pointe du Hoc, ainsi que la visite de l'exposition sur les parachutistes américains (à l'échelle du 12 pouces) installée à Carentan.


Je reviens à mon sujet, Rules of engagement, afin de vous présenter un petit scénario, préparé dans l'optique d'un futur après-midi ludique, avec les camarades de jeu du club.

Le story board de cet engagement consiste en une rencontre entre une section de parachutistes américains du 502nd PIR, supportés par des blindés du 70th tank battallion et une section de grenadiers allemands du 919th grenadier regiment. Le théâtre des opérations se situe en Normandie, au mois de juin 1944.

Du côté américain, la section consiste en un squad de commandement, trois squads d'infanterie et trois groupes de support dont, un mortier de 60mm et deux mitrailleuses "calibre 30". L'infanterie est supportée par un M10 destroyer (équipée d'un excellent canon de 90mm) et deux shermans M4A3 (dotés du canon de 76mm).

Du côté allemand, la section est dirigée par un squad de commandement et comporte trois squads de combat et trois groupes de support dont, une mitrailleuse lourdre MG42, un groupe de casseurs de chars (de quatre hommes équipés de panzerschreck et panzerfaust), un mortier de 80mm et une équipe de snipers. L'ensemble est soutenu par un canon antichar (pak 38) tracté par un camion opel blitz.


Le terrain est dressé sur une table standard de 180cm par 120cm, dans le sens de la profondeur. Je précise que les allemands sont placés en position défensive, en arrière du pont, le cours d'eau n'étant franchissable que par l'infanterie à mi-vitesse. Deux grands terrains mous, marécageux, sont soumis à cette même règle de mouvement. Les éléments de sous-bois sont épars et permettent au joueur américain d'être protégés par un couvert léger en étanr dissimulés de l'ennemi (sauf si le joueur en lisière de sous-bois ouvre le feu). Les trous d'obus sont présents au début du scénario (vestiges du pilonnage du DDay) et fournissent également un couvert léger à celui qui les occupe. Enfin, les ruines de bâtiments sont des couverts durs surélevés, alors que les broussailles sont des couverts légers coupant la ligne de vue.



L'objectif principal de la partie est un pont de pierre, praticable par les blindés de toutes natures, bref, un point ayant une importance tactique pour les deux camps.


Il est 16h00, c'est le début de la partie, le joueur américain peut effectuer un double mouvement en entrant par le côté boisé. Je précise que le M10 débute le jeu en même temps que l'infanterie, en entrant par la route centrale. Les shermans quant à eux, n'entreront qu'au tour 3 !

Dans le sous-bois, le staff américain discute avant l'assaut...


Puis, le signal est donné à l'ensemble des troupes : "Progression rapide en direction du pont !"


A l'issue du tour 1, les américains ont donc effectué un double mouvement en direction du pont ; ils n'ont
pas essuyer le moindre tir. En effet, les allemands sont tous en position défensive, à l'abri derrière les différents reliefs du terrain. Ils attendent patiemment le bon moment pour réaliser un feu collectif surprise à courte portée.

En première ligne au delà du cours d'eau, abrités dans des trous d'hommes derrière des brousailles, se trouvent l'équipe de casseurs de chars ainsi qu'un squad de grenadiers ; ce sont eux qui ouvriront le feu.


Puis en deuxième ligne, s'appuyant sur les ruines de quelques bâtiments ayant subi, préalablement à la bataille, des feux d'artillerie, se trouve le véritable rideau défensif du dispostif allemand.

Sur l'aile gauche, en position avancée, un squad de grenadiers est déployé autour et à l'intérieur du premier bâtiment, tandis qu'en retrait se trouve la MG42 derrière des buissons et l'équipe de snipers, embusquée dans le bâtiment du carrefour.



Sur l'aile droite, se trouve le commandant de la section, un lieutenant de grenadiers équipé de jumelles pour scruter le terrain. Il est accompagné par son radio et situé à proximité du canon antichar Pak 38, caché dans les brousailles, placé en enfilade du pont. Ce canon antichar est tracté par un camion opel blitz qui a été garé derrière le bâtiment de l'aile droite, à l'abri des regards. Dans cette ruine, le lieutenant peut compter sur le deuxième squad, épaulé par un mortier de 80mm.




 A l'issue du tour 2, le joueur américain ayant progressé vers le pont et se situant à courte portée de tir, le joueur allemand ouvre le feu. L'équipe de casseurs de chars, embusquée derrière le pont, ouvre le feu au panzerschreck sur le M10, atteignant la chenille gauche de celui-ci et l'immobilisant. Au même moment, l'équipe de snipers abat un sergent du squad américain de l'aile gauche tandis qu'un feu d'armes automatiques, déclenché depuis les buissons au-delà du cours d'eau, tue quatre des huit parachutistes de ce même squad.













En réaction à ce feu surprise, le commandement de la section américaine prend deux décisions : d'une part, lancer une progression accelérée du squad de l'aile droite vers le pont, à découvert, à l'image de la photo de cet impétrant à la "good conduct medal" (cette médaille, instituée en 1941 dans l'armée de terre américaine, est attribuée à tout soldat mort au champ d'honneur) dont l'audace en fait se décoiffer le sergent commandant le squad...











d'autre part, un pilonnage en bonne et due forme du premier rideau défensif allemand, grâce au mortier de 60mm, soutenu par les mitrailleurses calibre 30 déployées en lisière de sous-bois, cherchant à atteindre les éventuels fuyards du pilonnage.


Alors que l'action combinée du mortier et des mitrailleuses calibre 30 est couronnée de succès, effaçant le premier rideau défensif allemand, les héros partis à l'assaut du pont sont tous au tapis ! Heureusement c'est le tour 3 et les shermans entrent en jeu par la route.










Avec la mise en oeuvre de ces nouveaux blindés, le lieutenant allemand décide d'ouvrir le feu avec le Pak 38 positionné sur la deuxième ligne défensive. En effet, le sherman de tête présentant le flanc, il fait une excellent cible pour le canon antichar. L'effet attendu ne tarde pas puisque dès le tour 4, les servants ouvrent le feu et font "mouche" ; le blindé est immobilisé et les occupants évacuent.











La réaction alliée ne se fait pas attendre : le lieutenant américain réclame un appui aérien par radio. Dès le tour 5, le raid aérien est effectué par un P38 lightning dont la proximité a rendu l'intervention possible ; le canon est détruit et ses servants tués.



Cette intervention aérienne a redonné de l'entrain aux troupes terrestres américaines. Celles-ci lancent à nouveau un assaut vers le pont, avec le dernier sherman en tête. Celui-ci franchit le pont, mais il est stoppé net par le tir d'un panzerfaust sur l'avant du char. Le blindé est immobilisé, mais il parvient toutefois à effectuer un tir explosif sur les occupants de la maison, réduisant à néant toute réssitance à cet endroit.


Avec ce dernier blindé perdu, la prise du pont semble désormais compromise pour le joueur américain, d'autant que la MG42 tient toujours l'ouvrage en enfilade, depuis sa position en bout de route. Qui plus est, l'équipe de snipers, embusquée dans la deuxième maison, continue son action dévastatrice dans les rangs alliés, poussant même les vaillants "aigles hurlants" à se tapir derrière le moindre obstacle pour éviter le tir des balles ajustées.



Reste maintenant à tester ce scénario ROE au club, afin de voir si le joueur américain peut, effectivement, se rendred maître du pont, à l'image de l'action des aînés de 1944, dont le courage eut raison de la difficulté et du danger...

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