dimanche 19 septembre 2010

Waterloo 2010, le rapport de bataille...

...du Menton figurines show

Tout a commencé un beau matin de septembre, c'était un samedi et tout le monde pouvait profiter de l'agréable soleil automnal que la providence avait offert. Cette douceur augurait une belle journée à partager entre amis à Menton, une jolie petite ville de la Riviera, frontalière avec l'Italie.

Mais non, Waterloo, ce n'est pas çà ! C'était le 18 juin en Belgique, oui, le même jour que l'Appel du même nom et pas au mois de septembre. Qui plus est la météo était exécrable, animée par un violent orage à la pluie diluvienne ; cette dernière ne cessa qu'à l'aube ce jour-là, l'Empereur disant alors à Drouet d'Erlon, comme le cite Jacques Logie dans son "Waterloo, l'évitable défaite" chez Duculot : "Ordonnez aux troupes de faire de la soupe, de mettre les armes en état et nous verrons vers midi".


Sur ce dernier point, nous avons obéi à l'Empereur, le vrai (Pas Claude, qui lui, mettait en place la table de jeu ; ça se mérite le titre d'Empereur) : Nous sommes allés à la buvette du Palais et avons commandé un bon café accompagné de quelques viennoiseries que nous allés consommer sur la terrasse de ce vénérable édifice, toute la matinée, un vrai bonheur le jeu d'histoire ...

A midi, tout était en place et la reconstitution pouvait commencer. De part et d'autre deux équipes s'installaient, Claude et Stéphane prenant le commandement de l'armée française, Joseph, Jean-Louis et moi prenant le commandement de l'armée des Pays-bas.

Autour de cette magnifique table réunissant près de 2000 figurines mises en scène sur un fort joli décor, de nombreux visiteurs observaient les positions et posaient des questions à chacun des "reconstituteurs".
Une belle italienne viendra d'ailleurs me demander avec curiosité : "Maaa, où sé trouve Napoléoné ?"
Je lui répondai : "Ici madame, à la Belle alliance !"
Elle rétorquera : "Ahhh, c'est possiblé dé voirrr la figuriné dé l'Empereur ?"

Pour le détail, je préciserais volontiers, pour ceux qui ne le savent pas, que la Belle alliance, l'un des lieux emblématiques de la bataille, était une petite ferme, construite en 1765 pour servir de relais aux voituriers transportant le charbon de Charleroi jusqu'à Bruxelles. Cet édifice souffra peu de la bataille (à part les dépendances) et le Maréchal Blücher baptisa la bataille de ce nom dans son rapport officiel, "la bataille de la Belle alliance".

Pour commencer, voici une vue du champ de bataille depuis le camp anglais ; La Haie sainte est au milieu de la table et elle sera, une fois de plus, le théâtre d'âpres combats, toute la journée.


La même vue, en gros plan...

Et voilà une très gros plan, un zoom comme dit Stéphane écartant ses camarades de jeu de la main : il voulait faire un zoom de ses troupes. Il faut dire qu'ils sont beaux les "habits bleus"...

Voici une vue du champ de bataille depuis l'aile droite britannique ; décidément ce Stéphane, un vrai paparazzi à ses heures perdues. Je plaisante et surtout, je le remercie pour toutes ces superbes photos.


Fort de sa mission photographique, Stéphane en profite pour aller faire un petit repérage de Blücher et de ses troupes, l'ensemble étant positionné sur une table adjacente aux combats et attendant d'intervenir. Pour la petite histoire, c'est Joseph qui jouera la rôle de Blücher et il vendra chèrement sa peau à la gauche du dispositif coalisé.


Continuant son panorama du champ de bataille, Stéphane nous dévoile une photo de l'aile gauche anglaise, avec, au premier plan, Frischermont, Smohain, puis la Papelotte. C'est de ce côté de la table que les prussiens viendront en renfort.

Pour faire un peu d'histoire, je rappellerais que le lieu-dit de Frischermont remonte au XIIIème siècle et qu'au moment de la bataille, c'était encore une construction féodale fortifiée. Le site sera occupé dès le matin de la bataille, par le 1er bataillon du régiment d'Orange-Nassau et donnera lieu à une méprise des troupes de Bülow croyant voir des français...
En ce qui concerne, Smohain, ce hameau sera pris par les troupes de la division Durutte dans le but d'éviter la jonction entre les prussiens et l'aile gauche britannique.
Enfin la Papelotte, ferme du du XVIIème siècle, occupée par Melchior Mathieu qui refusa de quitter les lieux, sera ravagée par l'incendie.

Une vue de l'aile droite des positions françaises, avant la tempête...

Au début de la bataille, la Garde se situait en fond de table au centre, en réserve du dispositif français. Stéphane fera donner la Garde en fin de journée, vers la Haie Sainte.

Une fois les premiers coups de canons donnés, le joueur français fit progresser ses troupes, sur son aile gauche, en direction de Hougoumont et sur son aile droite. En réaction, le joueur anglais prit rapidement possession de Hougoumont qui restera possession anglaise. Si le Goumont fut chèrement diputé en 1815, l'histoire ne s'est pas renouvelée en 2010 ; la position restera un verrou anglais sans que le sang y soit versé, l'action s'étant engagée sur le flanc gauche de cet édifice.


Après une manoeuvre d'approche de l'aile droite française en direction de Hougoumont, Stéphane décidera rapidement d'engager la cavalerie lourde du corps de Kellerman. Carabiniers et cuirassiers se casseront les dents sur les défenses anglaises. Ils seront balayés par la mitraille et Claude, pardon, l'Empereur, en gardera des aigreurs d'estomac toute la semaine, au point de ne pas venir au club le vendredi suivant. Il aurait victime d'un gros Rube !





Au passage, j'ai un commentaire personnel à faire : Belle peinture Claude !
Et oui, je me dois de révéler au lecteur, cette information que Claude, personnage discret, ne soulignera jamais au public : Toutes les figurines présentes sur la table de jeu ont été peintes, une par une, par notre ami, patiamment, sur une période de quatre années. Il en est de même des décors que vous pouvez voir sur les photos ; tout un programme...


Une vue ensoleillée de la table de jeu, en milieu d'après-midi. Ce fut décidément une très belle journée tant pour les joueurs que pour les visiteurs. Elle nous vaudra même de rencontrer l'historien, Jean Meirat, ici présent à droite de la table mais non visible sur la photo. Il me demandera, avec une vivacité d'esprit surprenante pour un homme de cet âge (il va sur ses 90 ans), où était représenté sur la table, le chemin creux d'Ohain vanté par le récit de Victor Hugo. Il me réaffirmera comme l'écrit d'ailleurs Jacques Logie, que cette anecdote romancée, narrant la charge tragique de la cavalerie de Milhaud, n'avait aucune consistance historique. Il est communément admis que les charges françaises de l'après-midi ne furent pas dirigées parallèlement à la chaussée de Charleroi, mais en diagonale à partir de la Belle alliance.


Sur cette vue, les combats pour la Haie sainte sont endiablés. Après avoir subi le feu de l'artillerie française pendant plusieurs tours, la garnison anglaise est relevée par des troupes fraîches. Celles-ci seront à nouveau balayées par l'assaut de l'infanterie française. La position sera reprise par l'anglais, de sorte que l'Empereur se décidera à faire donner la Garde dans le centre du dispositif britannique. Dès lors, les Grenadiers de la Garde commenceront à tomber, mais fidèles à la tradition, ils ne se rendront pas !



Non content de photographier la table sous tous les angles, Stéphane ira jusqu'à utiliser des drônes pour survoler le champ de bataille et observer l'évolution de la bataille.


Forts de cette journée très réussie, les membres de l'association Histoire de plomb ont décidé de préparer une autre reconstitution grandiose, dont le thème vous sera bientôt dévoilé. Cette bataille sera à nouveau jouée avec la règle Tactique (avec les hexagones orientés dans le bon sens cette fois !) permettant à deux équipes de joueurs de partager une bonne de journée de jeu tout en révisant leur histoire de France. Si vous souhaitez participer à cet événement, il vous suffit de rejoindre nos rangs ; vous serez les bienvenus, assurément !

Enfin, si vous souhaitez savoir qui a gagné ce jour-là à Waterloo, je crois pouvoir dire, pour rester politiquement correct envers tous les participants, que l'histoire était sur le point de se renouveler...

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