mardi 15 septembre 2009

Plus précisément, le jeu d'histoire, c'est...

...revivre les grandes batailles de l'histoire avec des soldats de plomb
Cette définition du jeu d'histoire, aussi simple qu'elle puisse paraître, résume finalement assez bien ce qu'est ce hobby. En effet, cette activité demeure un loisir, une forme de jeu. Il faut donc relativiser l'impression de sérieux qui peut ressortir de l'observation directe d'une reconstitution de jeu d'histoire.
Bien sûr, à observer les choses de près (car il faut préciser que la taille des soldats ne dépasse pas 15 à 30mm), à écouter parler les joueurs qui s'opposent sur ce champ de bataille improvisé, les choses ont l'air sérieuses. Il faut dire que pour mettre en oeuvre la bataille, des règles de jeu fort précises donnent le ton. Elles prévoient tout ou presque : Quelle est la vitesse de progression d'une cohorte romaine, à quelle distance porte un canon napoléonien de 12 livres ou encore, quel est l'effet du vent sur la dispersion d'un nuage de fumigènes...
Les règles de jeu d'histoire portent en effet le poids de la tradition. Les premières de jeu d'histoire pouvant être directement rapprochées de celles pratiquées aujourd'hui (sans pour autant remonter aux origines du monde ou aux traditionnels échecs, go et autres latrunculi), nous viennent de Prusse où un certain Von Reisswitz inventa en 1811, une règle de Kriegspiel (littéralement jeu de guerre) destinée à l'éducation militaire. Ce jeu eût un tel impact qu'en 1837, le Général Von Moltke l'imposa à tous les échelons de l'armée. Il en avait par ailleurs favorisé l'émergence par la création de clubs et de périodiques.
Dès lors, le succès du Kriegspiel dépassa les frontières, s'imposant dans les états-majors à la lumière de la victoire des armées prussiennes de 1870-71. Le jeu s'est également répandu dans la société civile où il resta toutefois, jusqu'à nos jours, un loisir confidentiel, l'apanage d'amateurs éclairés refaisant l'histoire l'espace d'une soirée. Certes, depuis 1811, il a connu de nombreuses évolutions pour devenir un jeu de compétition comparable aux échecs, délaissant parfois l'histoire militaire. Une troisième voie a vu le jour avec l'arrivée de l'ordinateur, gestionnaire émérite, allant jusqu'à remplacer l'adversaire humain et se passant même de soldats de plomb. Mais ceci est une autre histoire...

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