lundi 12 octobre 2009

Page histoire : C'est bientôt le Trafalgar day !

En effet, le 21 octobre prochain, ce sera le jour anniversaire de la bataille de Trafalgar, le "Trafalgar day" pour nos voisins d'outre-Manche.

La victoire navale de la flotte anglaise sur la flotte franco-espagnole, le 21 octobre 1805, a été célébrée dans l'Empire britannique tout au long du XIXème siècle. Mais si les Anglais cultivent la mémoire de cette victoire et au-delà, celle de leur héro national, l'amiral Horatio NELSON, que reste t-il de cette date dans l'imaginaire de l'écolier français ? A vrai dire, peu de choses...

Voilà pourquoi, nous avons choisi de commémorer cette date anniversaire à la façon "Histoire de plomb", c'est à dire, par une partie de jeu d'histoire sur le thème de la guerre sur mer au temps de la marine à voiles, avec des navires à l'échelle du 1/1200 et grâce à l'incontournable règle de jeu "Wooden ships and iron men", publiée chez Avalon Hill en 1975. Rappelons, à toutes fins utiles, que cette règle de jeu (en Anglais) est librement téléchargeable (au format pdf) chez Hasbro qui a racheté les droits de la vieille firme.
De la sorte, grâce au jeu d'histoire, il sera peut-être possible, dès le 21 octobre prochain (en fait, le 23), de transformer cette défaite française en victoire. Nous pourrons alors envisager de cultiver la mémoire de Trafalgar sous l'angle d'une victoire française ;-)

Mais avant celà, il nous a semblé opportun de dresser un portrait de l'amiral français ayant mené la flotte franco-espagnole au combat ce jour-là, Pierre Charles Silvestre de VILLENEUVE (Illustration de Christophe GIRARD).



Pour les initiés, il reste l'homme de la défaite, n'ayant pas su réagir face à la manoeuvre audacieuse de NELSON, consistant à briser la ligne de vaisseaux ennemis au lieu de se contenter de mener le combat de façon traditionnelle, c'est à dire, en "ligne de file" au gré du vent. Cette façon de faire la guerre sur mer avait été développée tout au long du XVIIIème siècle par l'utilisation des vaisseaux de lignes (ships of the line) pouvant délivrer une puissance de feu considérable grâce aux bordées de canons installées dans les flancs des navires à  ponts multiples.



Mais s'il s'est suicidé en 1806, accablé par les reproches de l'Empereur ne lui ayant pas pardonné sa défaite sur mer, l'amiral de VILLENEUVE n'en demeure pas moins un marin courageux (étant resté sur le pont de son navire amiral, le Bucentaure, balayé par la mitraille anglaise). Engagé dans la marine royale dès l'âge de16 ans,  il gravit tous les grades de son arme pour être capitaine de vaisseau en 1793 (en défendant les valeurs de la Révolution française malgré ses origines nobles), vice amiral en 1804 et finalement, amiral lors de la bataille de Trafalgar.



Ce jour-là, il mène sa flotte au combat à bord du Bucentaure (vaisseau de 80 canons manoeuvré par un équipage de près de 900 hommes), encadré par le Santissima Trinidad (vaisseau espagnol de 120 canons) et par le Redoutable (vaisseau français de 74 canons). Trop prudent et indécis, l'amiral de VILLENEUVE verra finalement la ligne française se faire briser par le Victory grâce à l'audace de NELSON. Cette manoeuvre incongrue donnera à l'Angleterre le nom d'un square, la date d'une fête nationale et à la France, une expression : "un coup de Trafalgar".

A l'issue de cette bataille, 17 navires français seront capturés (dont le Bucentaure qui finira par sombrer) et plus de 3000 marins franco-espagnols périront. Du côté anglais, c'est la mort d'Horatio NELSON qui viendra assombrir la victoire. En attendant de revivre la bataille sous le signe du jeu, nous vous invitons à lire un excellent ouvrage sur le sujet, "Tactiques et stratégies navales de la France et du Royaume-Uni de 1690 à 1815" par Michel DEPEYRE, publié chez Economica en 1998.



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