jeudi 27 mai 2010

Toutes les routes mènent à Rome...

...même celles qui partent de Nice, grâce à Histoire de plomb.



Pratiquer le jeu d'histoire, c'est très amusant, d'accord, mais au préalable, il faut peindre tout ce petit monde devant évoluer sur les tables de jeu et çà, c'est un vrai sacerdoce ! Les amateurs de jeu d'histoire le savent bien.

Or, souhaitant proposer une animation en 28mm ayant trait à l'antiquité, j'ai dû me lancer dans un vaste chantier de peinture. Pour mener à bien ce projet, j'ai choisi le thème de la Rome impériale et demandé pour l'occasion, à notre talentueux camarade de jeu, Christophe Girard, d'illustrer ce sujet. Voilà le résultat : une cohorte au combat composée de légionnaires, plutôt déterminés et répondant aux ordres d'un centurion prêt à manier le glaive et le bouclier.

Avant de vous livrer par la photo, le fruit de mes travaux de peinture, je vous signale la parution d'un excellent ouvrage sur le thème qui nous intéresse ici, "Les légions romaines", de Silvano Mattesini, publié cette année aux éditions Gremese. C'est un beau livre relié, abordant l'armement et l'équipement des soldats de Rome, sur une période de mille ans, sous la monarchie, la république, puis l'empire. Il comporte un texte savant, illustré de dessins aquarellés et de photos de matériel reconstitué. Il faut dire que M. Mattesini sait de quoi il parle en abordant ce sujet, puisqu'il participe depuis 1973, à des études sur l'histoire de Rome. S'il est diplomé d'architecture, il est également titulaire d'une chaire d'histoire de l'art. Participant à des groupes de reconstitution sur l'armée romaine, il fait désormais autorité sur le sujet et je vous invite, au passage, à aller visiter sa page Facebook qui parle d'elle même...



En vous présentant l'excellent ouvrage de Silvano Mattesini, abordant l'équipement des légions romaines, je ne peux passer sous silence deux autres indispensables ouvrages, essentiels à l'amateur de jeu d'histoire désireux de former une légion romaine :
Tout d'abord, un ouvrage dédié à la reconstitution, très complémentaire du précédent, "La légion romaine hier ...et aujourd'hui", de Daniel Peterson, paru en 1992 aux éditions Histoire et collections. Il aborde de façon très précise, l'uniforme, l'armement et l'équipement de la cohorte romaine sous le Haut empire. Les reconstitutions y sont particulièrement frappantes de réalisme.



Ensuite, le livre de Yann Le Bohec, "L'armée romaine", publié chez Picard en 1989. Ce dernier ouvrage traite surtout de la composition et du recrutement de l'armée romaine sous le Haut Empire ; incontournable !

Du côté figurines, j'ai composé mon armée avec deux marques de figurines bien connues, Wargames Foundry pour l'essentiel et Warlord Games pour certains commandements.

Afin de restituer l'effet homogène de l'armée romaine, j'ai volontairement utilisé deux méthodes : D'une part, l'achat de figurines de légionnaires tous identiques, avançant, tout glaive dehors, d'autre part la peinture uniforme avec une majorité de rouge. Sur ce dernier point, tout le monde s'accorde à dire, désormais, que le rouge des tuniques et des boucliers romains n'était sans doute pas aussi uniforme, mais Silvano Mattesini nous livre tout de même des représentations conformes à cette approche par le rouge ; j'ai décidé d'en faire autant !



Côté peinture, j'ai utilisé l'acrylique avec une finition au smoke Tamiya (je précise qu'il est possible d'en trouver au magasin Modélisme 2000, à Nice, et que l'effet est garanti, à condition toutefois de l'utiliser bien dilué). Pour me simplifier la tâche, les boucliers ont été réalisés grâce aux extraordinaires transferts de chez Little big men (LBM). Enfin, le soclage a été confectionné avec de la terre à décor, collée sur du contreplaqué, enrichie par quelques graviers et par un soupoudrage d'herbe statique de deux ou trois qualités différentes.

La composition de mon armée romaine pour Impetus, la désormais célèbre règle de jeu d'histoire de nos voisins transalpins de Dadi e piombo (un numéro spécial d'Impetus, le supplément n°2 extra Impetus, traite notamment de l'armée romaine et de ses ennemis) est indiquée ci-dessous. Je précise que dans cette règle, les figurines sont regroupées sur des bases de 12cm de large (à l'échelle du 28mm) dont la profondeur varie en fonction du type de la troupe.


Pour commencer, afin d'harceler l'adversaire, j'ai choisi un écran de frondeurs (ici, deux unités l'une derrière l'autre) provenant des campagnes de la Gaule romaine. Dans la règle de jeu, ils sont qualifiés de tirailleurs (S) (S comme skirmishers).


A leurs côtés, j'ai placé deux unités d'archers auxiliaires, qualifiés de tireurs (T), lourdement équipés. Ils peuvent aussi bien atteindre l'ennemi grâce à leur arc court, que se défendre efficacement, une fois contactés par ce dernier ; Ils sont généralement équipés de d'un casque, d'une cote de maille et d'une épée.

Pour soutenir mes archers, je dispose en outre, de deux cohortes auxiliaires levée en narbonnaise, fantassins protégés (FP) armés de lance courte et de bouclier.


Puis, afin de contacter l'ennemi et de régler définitivement les affaires, j'aligne mes six cohortes de légionnaires, dont la primipile, un peu plus imposante, comme il se doit. Je rapelle pour les néophytes, que dans la légion, si les cohortes n° 2 à10 disposent d'un effectif théorique de 6 centuries de 80 hommes, la primipile, quant à elle, dispose de 5 doubles centuries. Dans le jeu, les cohortes sont des fantassins protégés (FP), utilisant le pilum au début du combat et entrant en mélée tout glaive dehors.


Je ne vous présenterai pas ici mes deux ailes de cavalerie auxiliaire de chez Warlord games, encore à l'atelier, pour un deuxième passage de pistolet à peinture...je plaisante !

En revanche, je vous livre tout de suite, les différents personnages en charge du commandement de ma légion en campagne. Je vous informe que dans la règle de jeu Impetus, les commandants sont, soit intégrés aux unités (auquel cas ils jouent un rôle effectif), soit indépendants des unités (et ils sont dans ce cas représentés pour des raisons purement esthétiques).

A ces fins, je dispose au choix de différentes plaquettes de commandement à sortir sur le champ de bataile en fonction du climat...

Voici donc, le gouverneur Suetonius Paulinius accompagné d'un légat (Warlord games), en campagne contre Boudicca en 61 ap. JC.

Voici ensuite, l'Empereur Claude, à la chevelure argentée couronnée de lauriers, devancé par deux licteurs (garde rapprochée symbolisant l'imperium) et salués, au passage, par deux tribuns angusticlaves.

Puis, voici l'Empereur Vespasien, à qui un légat présente un prisonnier celte sous la surveillance d'un garde.

Enfin, notre légat d'armée (warlord games) venant rendre compte à l'Empereur Marc Aurèle (de la même marque), accompagné d'un prétorien, pour sa sécurité.


J'en ai terminé, espérant vous avoir donné envie de pratiquer le jeu d'histoire antique à l'échelle du 28mm. Pour ma part, je pars finir mon autre chantier, celui des troupes devant affronter ma légion romaine dans le cadre de la règle Impetus. C'est pour dans deux semaines au club...

2 commentaires:

  1. On sent bien l'inspiration de l'excellentissime série "Rome" dans l'illustration!
    Pour votre armée, je conseillerais l'ajout d'artillerie: scorpions voire baliste (d'autant que la boîte Warlord est intéressante). Je ne sais pas ce que l'artillerie donne dans la règle Impetus, mais à WAB, c'est très utile. Surtout quand on affronte des pavés de Celtes ou même (le pitre ennemi du Romain) d'autres Romains!
    Warlord est un fabricant très prolifique et a annoncé une série de "pertes" romaines et une repro de Russel Crowe alias "Maximus". J'en ai acheté pas mal; mais j'ai moins aimé la fig de Marc-Aurèle que je trouve trop petite par rapport aux autres. Heureusement, la série des personnalités de Foundry est géniale.
    Bravo pour la peinture et courage pour la suite!

    Un conseil de lecture, bien que ça soit avant la période impériale: César chef de guerre, de Yann Le Bohec, un régal...

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  2. Merci Fredthegreat ! Quant à Rome, j'avoue être très sensible à cette excellente série de HBO qui devrait être adaptée en film pour 2011 parait-il...
    A+ sur le blog.

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