samedi 24 juillet 2010

Transmission du jeu d'histoire aux plus jeunes...

...ou les devoirs de vacances de Stanislas.

Comme je l'avais annoncé, les vacances d'été sont synonymes de jeu d'histoire pour les enfants du Président de l'association Histoire de plomb. En effet, Stanislas (c'est mon fils cadet) ayant désormais 7 ans, je lui avais promis, au cours de l'été, une initiation au jeu d'histoire, tant j'estime que ce hobby possède de réelles vertus éducatives.

Pour ce faire, j'ai choisi d'utiliser la règle de jeu "Dis papa" de Denis Gandilhon (parue dans la revue le Messager en septembre 2000) en l'adaptant à la période napoléonienne. C'est une règle très simple et tout à fait pertinente pour une approche du jeu d'histoire par les plus jeunes.

Avant de commencer à jouer, j'ai dû faire une petite présentation historique de la période jouée à Stanislas. Je dois vous avouer que ça n'a pas été une chose aisée. Il s'agissait de présenter Napoléon, en tant que chef de guerre, à la tête de la Grande armée et affrontant, depuis la France, les armées des autres pays d'Europe, ce qui n'a pas manqué de surprendre notre petit scarabée. A l'issue de cette présentation, Stanislas m'a d'ailleurs fait remarquer que c'était "idiot de se faire la guerre et qu'heureusement, ce n'était plus le cas désormais". Je me suis empressé de lui préciser que sur notre table de jeu, ce n'était qu'un jeu, à l'image des échecs ou du jeu de dames. Je lui ai indiqué, par la même occasion, que la guerre (la vraie) entre les peuples était une chose affreuse...

Pour revenir à un sujet plus trivial et somme toute plus ludique, je lui ai présenté les armées de la période napoléonienne, infanterie, cavalerie et artillerie, arborant de magnifiques uniformes aux couleurs chatoyantes, symbole de la puissance des armées. A cette occasion, il a fallu expliquer à notre jeune joueur qu'un groupe de soldats constituait un bataillon, à l'image des paroles de notre Marseillaise. Je lui également indiqué que les chefs étaient représentés individuellement, à la différence des soldats des bataillons, plongés dans l'anonymat. Je lui ai aussi indiqué qu'il n'était pas fairplay de tirer sur les chefs ;-) Une fois qu'il eut pris connaissance des capacités de commandement de l'Empereur, il a choisi de jouer les Français ; comme c'est curieux !



Pour ma part, j'étais, dès lors, à la tête d'une armée autrichienne.

Pour nous permettre de terminer notre partie en deux heures, j'avais décidé de fournir à chaque camp, une dizaine d'unités, de sorte que le Français était à la tête d'une brigade d'infanterie, soutenue par une brigade de cavalerie légère, quand l'Autrichien disposait de l'équivalent de deux brigades d'infanterie.





Voici une vue aérienne du champ de bataille au début du tour 1. Je précise que sur ce terrain, le cours d'eau sur la droite n'était franchissable qu'au niveau du pont.


Pour déterminer lequel des deux joueurs allait débuter la partie, nous avons lancé un D6, Stanislas rajoutant 2 au résultat pour symboliser le bonus de commandement de l'Empereur. Il a ainsi commencé les mouvements du tour 1 avec une certaine satisfaction, faisant franchir à sa brigade de cavalerie légère, le pont situé sur l'aile gauche française. Il faut dire qu'à chaque tour, le joueur français peut déplacer 1D6+2 unités quand je suis limité, pour ma part, à 1D6. Et autant vous dire que Stanislas a fait de très bons dés ce jour-là...



A l'issue du premier tour, mon adversaire avait positionné une batterie d'artillerie sur la colline principale, en forme de plateau, tout en étant soutenu par sa cavalerie légère. Les choses s'engageaient fort mal pour le vieux briscard que je suis ; je subissais d'ailleurs, dès le tour 2, mes premières pertes au tir, face à cette batterie. Avec "Dis papa", le tir d'artillerie est résolu en lançant un D6 et en ajoutant le facteur de feu de l'artillerie (ici 2). La cible se défend en lançant un D6 auquel elle ajoute son facteur intrinsèque (2 pour l'infanterie). Si le tireur l'emporte, la cible subit une perte sur 1 à 3, ou un recul sur 4 à 6 (Le combat se résout de la même manière).


Puis, les événements se sont rapidement enchainés. Sur l'aile gauche française, j'ai subi l'assaut de la cavalerie légère sur mon infanterie allemande. La cavalerie se trouvant à plus d'une réglette de mouvement (toutes les distances se mesurent au moyen d'une réglette, que ce soit pour le mouvement ou le tir), j'ai eu le temps de former mes bataillons en carré. Ce fut toutefois insuffisant pour arrêter la charge ennemie, menée, il est vrai, par un Lassalle très en forme ce jour-là.




Sur l'aile droite française, Stanislas avait choisi de s'appuyer sur une colline brousailleuse, en menant à couvert, un régiment de légers pour me déborder. Grâce à un bon score d'initiative, mon adversaire a ainsi réussi à engager le combat sur mon flanc sans subir de tir défensif. Le résultat de cette manoeuvre se traduisit par une fuite immédiate, d'une partie de mon infanterie hongroise, échouant à son test de moral après un combat perdu.





Une fois mes deux ailes entamées, j'ai commencé à baisser les bras, pensant que l'issue de la bataille était scellée. Il faut dire que non content d'avoir réussi ses combats en poursuivant l'enveloppement de mes troupes, le joueur français continuait d'obtenir de très bons jets d'initiative pour manoeuvrer le centre de son armée grâce au bonus de commandement de l'Empereur.




J'ai alors perdu le reste de mes unités, une par une, suite à un échecsystématique aux tests de moral (avec l'Autrichien, une fois un combat perdu, il faut faire 4+ sur 1D6 pour ne pas fuir ; et j'ai souvent fait moins de 4 hélas...).


Fort de sa réussite, Stanislas a tenu à finir l'ensemble des combats, si bien que je n'avais plus une seule unité en état de combattre au bout des deux heures de jeu. De ce fait, mon Général en chef n'avait plus qu'à se rendre à l'Empereur en personne.


Je peux vous assurer que Stanislas a savouré sa victoire auprès de l'Empereur !


Il a d'ailleurs pris rendez-vous pour une prochaine partie. Quant à moi, je dois vous dire que cette règle de jeu, avec quelques petites adaptations pour la période napoléonienne, est tout à fait adéquate pour initier les plus jeunes à notre passe-temps favori...

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