jeudi 17 septembre 2009

Page Histoire : "The dead man's corner"

Un lieu mythique, bien connu des fans de la période sous le nom de DMC : "Le coin de l'homme mort".

Depuis des décennies, ce lieu a nourri l'imaginaire de bien des amateurs d'histoire militaire et particulièrement, celui des passionnés du DDay.
En ce 65ème anniversaire de l'opération Overlord, il nous a semblé opportun de rendre hommage à ces américains venus fouler le sol normand. Plus largement, c'est une fois de plus l'occasion de satisfaire au devoir de mémoire, d'avoir une pensée pour ces soldats tombés au début d'une campagne ayant permis de libérer une partie du territoire national.
"Le coin de l'homme mort" est définitivement entré dans l'imaginaire collectif. Cet épisode de la bataille du bocage ne relève plus, en effet, de la "micro-histoire". Il représente désormais, pour le plus grand nombre, un pan du débarquement du 6 juin 1944, passage obligé pour le tourisme historique local, tant et si bien que chaque année, des milliers de visiteurs viennent découvrir ce carrefour situé sur la commune de Saint Côme du Mont (entre Carentan et Sainte mère église). Il s'y dresse, à présent, un musée privé à ne pas rater, sur les lieux mêmes de l'ancien QG, puis infirmerie du 6ème régiment de parachutistes allemands.


Si cette escarmouche a fait couler autant d'encre (elle a été décrite par un soldat du 506 PIR Donald R. Burgett dans un ouvrage autobiographique, "Currahee") et déchainé de telles passions, c'est qu'elle est devenue le symbole des combats acharnés de ces jours de juin 1944, opposant les troupes alliées à l'armée allemande.



Quant aux faits, tout vient du destin que connut le blindé de la photo présentée ci-dessus (L'une des deux seules photos connues, celle du haut ayant été prise par le lieutenant John Reeders du 506ème PIR) :
Le 7 juin 1944, un char léger M5 Stuart, appartenant à la compagnie D du 70ème bataillon de chars US, se fit immobiliser par un tir de panzerfaust alors qu'il se trouvait sur la route départementale 913 menant à Sainte Marie du Mont puis Carentan, route empruntée après le débarquement du 6 et la maîtrise du Wn5 (point d'appui n°5) du sous-lieutenant Jahnke, situé au niveau de la sortie n° 2 de la plage d'Utah.

Le 70ème bataillon de chars US a en effet débarqué à Utah beach dès le 6 juin, en appui de la 4ème division d'infanterie US, cette unité devant faire sa jonction avec les éléments aéroportés américains situés derrière les plages. Il faut préciser que ce bataillon de chars est une unité indépendante et composite, agissant en support de l'infanterie (mission rappelée par la directice FM 17-33 du 19/12/1944). Lors du débarquement, l'unité est composé de 4 compagnies à 17 chars, 3 moyennes dotées de shermans DD et une légère dotée de stuarts, l'unité ayant fait le choix de mêler les différents types de blindés. C'est l'un de ces stuarts de la compagnie D qui pointe le bout de son nez sur la route départementale n° 13, le 7 juin, pour soutenir les parachutistes de la 101ème dans le secteur de Saint Côme du mont.

Ce secteur est en effet un objectif des troupes américaines, tout comme la ville de Carentan, un peu plus au sud. Cette poche de résistance constitue un obstacle à la jonction des troupes US des plages d'Omaha et d'Utah. Or, des éléments ennemis de la 3ème compagnie du 6ème régiment de parachutistes, notamment, mais également des 1057ème et 1058ème régiments de grenadiers, vont âprement disputer cette zone de repli vers Carentan, et ce, dès les premiers accrochages de la journée du 6. Mark Brando décit fort bien l'escarmouche sur son site dédié aux aigles hurlants, expliquant comment, après avoir été immobilisé, son conducteur mort resté à bord, le char stuart est devenu, pendant plusieurs jours, un point de repère topographique pour les soldats américains opérant dans le secteur.

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