dimanche 23 janvier 2011

Wooden ships, Iron men...

...la Royale s'invite chez Max

Dans le prolongement des exhibitions de jeu d'histoire que nous avons proposées à Max ces derniers mois, ce samedi 22 janvier était consacré à la marine à voiles. En effet, nous avions décidé, mes petits camarades et moi, d'organiser une partie de Wooden ships iron men (WSIM) dans les locaux de M2 Modélisme à Nice.

Afin de préparer l'événement et de prévenir la clientèle, Max avait affiché un support publicitaire à l'entrée du magasin.





Ainsi, dès 10H00, j'étais sur le pont pour installer la table de jeu qui allait nous servir de théâtre des opérations tout au long de la journée.



La partie que nous allions disputée s'appuyait sur un scénario fictif que j'avais bâti pour l'occasion, restreint en termes d'effectifs, afin de pouvoir renseigner les clients de M2 Modélisme éventuellement intéressés par notre activité.

Je dois d'ailleurs de vous confier que ce jour-là,  le premier intéressé était Max en personne, dans la mesure où celui-ci, adepte de voile, est un marin confirmé. Il fut d'ailleurs tout à fait impressionné par la précision des modèles de voiliers à l'échelle du 1/1200, produits et distribués par Langton miniatures, en Grande Bretagne.


Max examine les navires aux côtés de Sébastien.

Scénario fictif : L'action se situe en 1797, à Majorque, au large des côtes espagnoles bordant la Méditerranée. La Reine d'Espagne, Marie Louise de Bourbon Parme, a décidé de fournir une épouse à son amant, Manuel Godoy, secrétaire d'Etat du Royaume d'Espagne. C'est la cousine du roi Charles IV, Maria Teresa de Bourbon qui a été choisi et qui doit se rendre de Majorque à Madrid, pour finaliser l'union espérée.
 
Afin de sécuriser le voyage, la Santissima Trinidad a été armée pour le voyage. Il s'agit d'un formidable vaisseau de ligne à quatre ponts déplaçant cinq mille tonnes et doté d'un arsenal de cent trente-six canons. Pour évoluer, le navire comporte une équipage fort d'un millier d'hommes. Ce navire, lancé en 1768 à la Havane, restera longtemps le plus gros navire de son temps.



L'Angleterre voyant cette union d'un mauvais oeil, est tentée de jouer une carte diplomatique en capturant la belle aux fins d'obtenir un revirement géostratégique entre les deux pays, évitant de ce fait, un rapprochement entre  l'Espagne et la France par le truchement du prince de la paix, Manuel Godoy.

Sur la table de jeu, le vaisseau espagnol est placé à l'une des extrémités de la table, à l'endroit le plus profond de la passe sortant du port de Majorque, celle-ci étant bordée de hauts fonds matérialisés à la craie sur la table.




Pour le jeu, seuls les vaisseaux anglais, ayant un tirant d'eau limité, pourront évoluer dans cette zone de hauts fonds sans encombre, le navire espagnol n'ayant pas le droit d'y pénétrer, au risque de s'échouer, ce qui serait fâcheux, vous en conviendrez.
Face à la puissante Santissima Trinidad (ne disposant que d'un équipage "green") et fermement décidés à lui couper la route pour s'emparer du précieux butin diplomatique, trois vaisseaux de ligne de second rang, des 64 canons, sont disposés de part et d'autre de la passe, sur les hauts fonds.




Sur la photo ci-dessus, les 64 canons de l'escadre anglaise bordent la passe avec en bas de la photo en gauche, l'Agamemnon, doté d'un équipage "crack" et commandé par votre serviteur, Lord Olivier, à droite, l'Africa disposant d'une équipage classé "élite", commandé par Sir Dany (qui restera finalement à fond de cale jusqu'à 15H00, rivé à son baril de whiskey -en réalité, Daniel ne boit jamais d'alcool- et me laissant la barre), enfin, en haut sur la photo, le Polythemus avec un équipage "crack", commandé par Lord Claude. Pour information, le vaisseau espagnol sera commandé par l'agile (et non moins chanceux) amiral espagnol, Juan-Luis.



Une fois la table mise en en place, nous avons rapidement enchaîné trois tours de jeu avant de décider, midi étant venu, d'aller nous restaurer non loin de là.
En effet, sur les conseil de Max nous ventant les qualités culinaires de sa cuisine, nous nous sommes rendus dans un petit restaurant de quartier, "la Tarte aux pâtes", dirigé par un ancien cuisinier de la marine (nous restions ainsi dans l'ambiance;-)
Si la salle du restaurant ne brille pas par sa décoration, l'accueil du patron, en revanche, s'est montré chaleureux. Son talent culinaire a fait le reste et nous avons été agréablement surpris tout au long de cette pause méridienne ; je m'en explique :
Au menu, après un petit apéritif bien mérité, nous avons pu dégusté un sauté de porc cuisiné avec une sauce aux topinambours et au champagne, le tout accompagné d'une petite ratatouille maison. Nous avons agrémenté notre déjeuner d'un petit rouge savoureux. Pour terminer ces agapes, nous avons jeter notre dévolu sur un dessert maison à base de marrons. Je le décrirai par la formule suivante : "lit de meringue aux marrons couvert de sa boule de glace aux marrons et nappé de son coulis aux marrons" ; un délice de gourmandise.

Vous l'aurez compris, 14H00 arrivant et malgré un expresso bien serré (ici, nous disons "extreto", comme en Italie), nous n'étions pas dans la meilleure des dispositions pour nous ruer sur le vaisseau espagnol et accomplir notre mission. Juan-Luis l'avait bien compris et il se délectera très rapidement, vous le constaterez, de notre lymphatisme digestif.

La partie avait repris. Nous échangions, sans grand succès, quelques bordées, à boulets, contre la Santissema Trinidad, . Il faut dire qu'avec ses caractéristiques,(20 points de coque, contre 11 en moyenne pour les vaisseaux anglais et 30 points de voilure, contre 21 en moyenne pour les anglais) la navire pouvait se permettre d'encaisser, sans broncher, les outrages de nos bouches à feu. C'est d'ailleurs pour cette raison que le navire avait été choisi par le Roi d'Espagne, Charles IV, pour accomplir cette mission.






Mais au-delà des tirs, dont le but était d'affaiblir les défenses du navire espagnol (disposant d'un équipage pléthorique prêt à en découdre), la stratégie de l'escadre anglaise était bien d'intercepter l'ennemi afin de l'aborder et de capturer le butin tant convoité.

Claude tente une première approche du vaisseau espagnol, sans succès !
La première approche de la Santissima Trinidad par Claude se solde par un échec. Il n'aura pas le temps de faire une tentative d'accrochage de grappins de sorte que le vaisseau espagnol continuera sa route, sans être inquiété.




Au début du tour 6, au premier plan sur la photo, le navire anglais Africa entre en action. Il a pris du retard sur l'escadre dans la mesure où son capitaine, Sir Dany, est resté à fond de cale de façon inexpliquée, encore que...
Il est chargé de couper la route du vaisseau espagnol alors que les deux autres navires ont affaibli la Sainte Trinité.
Toutefois, Juan-Luis ayant le vent pour lui depuis le début de la partie, le veinard (encore qu'il fasse des jets de dés épouventables comme vous pouvez le constater ci-dessous) et ce malgré quatre changements successifs, il commence à afficher un sourire narquois à la face de ses adversaires.

Juan-Luis, fidèle à lui-même avec un dé 6 dont je rappelle qu'il faut faire le plus possible !

A ce stade de la partie, je commence à mettre cette nonchalance britannique sur le compte du sauté de porc au champagne, très certainement fourni pour l'intendance impériale à la faveur du Royaume d'Espagne. Quoiqu'il en soit et malgré quelques coups de canons, le vaisseau espagnol ne semble guère inquiété (lors du décompte des dégâts effectué en fin de journée, il aura finalement perdu  5 points de coque, 3 de voilure, 4 de canon et 3 points d'équipage).






Sir Dany, qui est finalement monté sur le pont de l'Africa pour observer de plus près l'évolution de l'engagement, commence à entrevoir la même conclusion que les autres capitaines britanniques, non sans afficher un certain fatalisme. Il faut dire qu'en cas de défaite anglaise, il n'endossera finalement, aucune responsabilité, ayant laissé le commandement du navire à votre serviteur.







C'est le dernier tour de jeu et Juan-Luis a toujours le vent pour lui. Les navires britanniques sont désormais derrrière la Santissima Trinidad qui s'éloigne vers le large. Il semble bien que les officiers britanniques aient manoeuvré "à la Suisse", tant ils ont oublié d'exploites la vitesse et la manoeuvrabilté de leurs vaisseaux de ligne, qualités qui auraient dû l'emporter pour permettre un abordage du navire espagnol.

Bref, Juan-Luis effectue son dernier mouvement et le voilà sorti de table, ayant atteint son objectif. La partie se solde ainsi par une victoire espagnole.



Il reste maintenant un dernier détail à régler : La princesse espagnole, gardée en sécurité à bord de la Santissima Trinidad, aura t-elle échappé aux tirs de boulets, traversant çà et là, l'épaisse coque du vaisseau de Charles IV d'Espagne ? Une écharde de chêne à travers le visage serait gênante...
Juan-Luis doit tirer un dé à dix faces et il a deux chances sur dix de voir sa cargaison endommagée. Il lance et obtient un quatre. Tout va bien ; c'est une victoire totale pour l'Espagnol et nous n'avons plus qu'à remballer notre fierté et nous préparer à la guerre contre la France et l'Espagne réunies.

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