mardi 8 février 2011

Tactique à la Rascasse...

...ou les tribulations de la biffe en bord de mer

Pour ce vendredi 4 février 2011, nous avions prévu de rendre visite à  nos amis, les Chevaliers de la Baie des Anges (CBA) sur leur terrain de jeu préféré, à savoir, la batterie de marine de la Rascasse à la sortie de Nice en allant vers Villefranche-sur-Mer.

La Rascasse, c'est un poisson de roches du littoral méditerranéen

La Rascasse, c'est avant tout un poisson de roches du littoral méditerranéen, mais comme je le disais dans un précédent billet auquel je vous renvoie, c'est aussi un ouvrage fortifié gardant l'entrée de la rade de Villefranche sur Mer et en ce sens,  c'est un site d'exception pour le visiteur sensible à l'Histoire militaire.

Bref, ce vendredi sur les coups de 18H00, je devais prendre la tête d'une vexillation de volontaires (je dois être un peu influencé par le film Centurion que je viens de visionner) issus des rangs de notre association Histoire de plomb, ceci afin de proposer à nos amis, une partie de jeu d'histoire.

Comme précédemment, c'est le thème du Premier Empire qui avait été choisi, tant il emporte l'adhésion de ces talentueux figurinistes que sont les CBA lors de nos rendez-vous rituels du vendredi soir. Aussi, avec Alain, notre trésorier, connu sous le vocable de VENERABLE du jeu d'Histoire napoléonien dans les Alpes-Maritimes (ce n'est pas rien comme titre, isn't it ?), c'est l'une de ses nombreuses casquettes associatives (je m'abstiendrai de dévoiler ici son vaste portefeuille d'activités), j'avais préparé une partie de Tactique à l'échelle du 15mm, opposant des Autrichiens à des Français.


Une fois sur les lieux, Alain et moi avons donc installé notre table, disposant l'une de nos magnifiques nappes de jeu Hotzmat (je fais un peu de pub pour ce fabricant canadien, car outre le fait qu'il soit commercialement très sérieux, ses nappes de jeu sont très réussies), support de table devant accueillir les éléments de décor de notre champ de bataille d'un soir.
Afin de réaliser cette initiation, nous avons suivi les conseils présentés dans la règle de jeu en termes de mise en place, choisissant un village "central", situé sur une route traversant la table. Ce village sera d'ailleurs le principal objectif de la bataille (rapportant 2 points de victoire à l'armée le contrôlant), avec un pont situé un peu plus loin sur cette même route (et rapportant également 2 points de victoire).
Du côté des effectifs, nous avons choisi la solution intermédiaire, bâtie pour les rencontres d'initiation et dotant chacune des armées de 12 unités d'infanterie, 3 unités de cavalerie et deux unités d'artillerie. Je précise qu'à l'issue de la bataille, chaque unité entièrement détruite donnera 1 point de victoire à l'adversaire.



Les Autrichiens avant leur placement

Pour l'Autrichien en 1809, j'avais choisi de donner aux régiments de ligne et aux grenadiers, quatre plaquettes, leur procurant ainsi quatre pas de pertes (les rendant donc plus solides), contre trois pour le reste de l'infanterie présente sur le champ de bataille. Ce soir-là, le joueur autrichien choisit de remplacer une unité de cavalerie lourde par deux unités de cavalerie légère, ce qui le plaçait à la tête d'une division de quatre unités de cavalerie légère. Il possédait également quatre unités légères, deux de jäger et deux de grenz, ce qui lui donnait un certain avantage sur son ennemi, avantage logique dans la mesure où il se trouvait dans la position de l'attaquant face au joueur français.


Les Français avant leur placement

De son côté, l'armée française était composée de façon très ordinaire, organisée en trois divisions, deux d'infanterie et une de cavalerie (dotée d'une artillerie à cheval). La balance était toutefois rétablie grâce à un commandement français très supérieur, permettant au joueur français de jouer 4 unités par division à chaque tour, quand le joueur autrichien ne disposait que d'un facteur 3.

Une fois la table de jeu en place, Jean-Jacques et Yann, tous deux membres des CBA nous ont rejoint, Jean-Jacques se plaçant du côté autrichien et Yann du côté français.


Il était 19H00, la partie commençait ! Et je crois pouvoir dire qu'elle fût haute en couleurs, les deux équipes étant composées de fanatiques de l'épopée napoléonienne.


Les représentants du camp autrichien, Jean-Jacques et Alain

Yann, le Général en chef de l'armée française


Dès le premier tour de jeu, l'armée autrichienne prenait le contrôle du pont grâce à la progression de deux divisions d'infanterie. La progression de l'infanterie était alors couverte, sur son flanc droit (le flanc gauche étant couvert par les éléments de relief à savoir, une rivière sinueuse), par le déploiement des deux batteries d'artillerie de l'armée, formées en grande batterie.




Les Autrichiens débouchent du pont, empochant 2 points de victoire

En réaction, le joueur français rentrait dans le village (empochant également 2 points de victoire), grâce à un mouvement de marche forcée sur route, menée par Yann à la tête de sa division d'infanterie. Sur l'aile droite, fort de mes conseils sans doute un peu trop enflammés, Yann déployait sa division de cavalerie afin de mener une charge audacieuse sur la biffe autrichienne en progression.


Le Français entre dans le village et remporte également 2 points de victoire.

Je précise au passage qu'à l'occasion de cette partie de Tactique, nous avions choisi de jouer les ordres prévus par la règle. Cette option permet à chaque général en chef de mener des actions / réactions à des moments précis du tour de jeu et sur des troupes identifiées. C'est d'ailleurs grâce à cette mécanique de jeu que le joueur français a pu déclencher une marche forcée de son infanterie au tour 1.

La cavalerie française se prépare à une furieuse charge de cavalerie

Malheureusement, mes conseils ne tenaient pas compte du facteur chance pour l'Autrichien et du facteur malchance pour le Français. Le bilan des combats de ce tour 2 fût sévère : Non seulement l'attaque de la brigade de dragons, soutenue par la cavalerie légère, s'est soldée par un échec, qui plus est, cette unité a été complètement anéantie par la riposte autrichienne.




Pendant ce temps, sur l'aile gauche française, je faisais progresser la division d'infanterie qui m'avait été déléguée par Yann, mon Général en chef. La manoeuvre était délicate dans la mesure où je ne disposais que d'un seul régiment léger pour avancer en terrain boisé face à une division légère autrichienne, composée de grenz et de jäger.



Je dois bien avouer que de ce côté du champ de bataille, mon action n'aura qu'une envergure mineure par rapport à la droite de notre armée qui sera le point névralgique de la bataille. En effet, Alain confirmera son statut de maneuvrier, en enlevant la bataille grâce à un mouvement tournant de ses divisions d'infanterie.



Le joueur français se retranche deerière le village, abandonnant ses 2 points de victoire.

A ce moment de la bataille, alors que ma batterie à pied tentait de couvrir (sans grand succès) le déploiement de ma division d'infanterie sur l'aile gauche, Yann, le Général en chef Français, était contraint de procéder à un redéploiement défensif du centre français en arrière du village, derrière les haies. En effet, Alain nous avait contraint à abandonner le village proprement dit grâce au feu nourri de sa grande batterie d'artillerie, celle-ci écornant ostensiblement l'un de nos régiments d'infanterie.

Il était 21H30 et nous quittions la table de jeu, vaincus par le camp autrichien remportant une victoire majeure : 3 points de victoire (2 pour le pont et 1 pour l'unité de dragons détruite) à 0. A côté de cette unité détruite, il y avait bien de part et d'autres plusieurs unités entamées, mais aucune autre entièrement détruite, limitant ainsi le nombre de points de victoire acquis.

Heureusement, pour nous réconforter, nous allions partager la collation du soir, préparée par un autre Alain, le Président des CBA. Pendant ce moment convivial, nous avons pu discuter Histoire militaire, uniformologie, peinture et jeu d'histoire et au passage, je me dois de saluer les CBA pour la qualité de leur accueil.
Alain, le trésorier de l'association Histoire de plomb ne dira t-il pas : "Ils savent vivre les CBA !".

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