vendredi 13 mai 2011

Les Aigles et Histoire de plomb...

...Alanis 1er Imperator retrousse ses manches

Il y a plusieurs mois déjà, Alain et moi avions prévu de faire une petite partie de jeu d'histoire 1er Empire à l'échelle du 15mm avec "Les Aigles".




Pour les plus jeunes d'entre nous, je rappelle que "Les Aigles", c'est une règle de jeu française, fruit du travail de Jean-Jacque PETIT et Jean-Michel HAUTEFORT, qui fut publiée par la maison Descartes en 1987. Elle était prévue pour le 15mm, comme pour le 25mm et avait été diffusée dans un coffret comprenant tout le matériel de jeu nécessaire pour s'initier au jeu d'histoire 1er Empire, à savoir, un livret de règles, un livret d'organisation et un livret de scénarios, le tout accompagné par quelques élements de décors  en papier et deux armées de soldats de cartes, à défaut de figurines.

Pour tout vous dire, cela fait presque vingt-cinq ans qu'Alain et moi, entretenons,  par l'entremise de cette règle de jeu, des relations fort belliqueuses certes, mais toujours amicales. Comme "c'est dans les vieux pots que l'on fait la meilleure soupe", nous avions ainsi programmé une petite partie dans nos locaux, vendredi dernier, histoire de rajeunir de vingt-cinq ans et de montrer aux plus jeunes, par la même occasion, que les vieilles moustaches (comme celle d'Alanis 1er et de ses lignards) ont du répondant.

Pour ce faire, j'avais prévu un petit  scénario typé 1812, opposant une armée française pleine de vigueur (encore qu'Alain me sembla un peu figé -du nerf sciatique- ce soir-là) en position offensive, à une armée russe déployée de façon défensive, derrière un cours d'eau (très fraiche) franchissable en deux points, un pont et un gué (connu de l'ennemi, en contrebas du bois sur la photo).



Le propre des Aigles étant de restituer les engagements au niveau du bataillon (je rappelle que l'échelle de réduction est d'une figurine pour quarante combattants), les effectifs déployés de part et d'autre étaient réduits. Du côté français, Alain disposait d'une brigade d'infanterie (forte de 4 bataillons de ligne et de deux bataillons d'infanterie légère), appuyée par deux régiments de cavalerie légère (un de chasseurs et un de hussards), l'ensemble étant soutenu par deux battaeries d'artillerie, une à cheval et une à pied (batterie de réserve de 12 livres). Je disposais pour ma part, en position défensive, d'un effectif sensiblement inférieur, fort de 4 bataillons de mousquetaires, soutenus par une batterie de position (de 12 livres mais à six servants, contre 4 servants pour la batterie française), mon aile droite étant constituée de deux régiments de dragons et de quatre escadrons de cosaques réguliers.


Le terrain proposé consistait en  une solide position défensive, formée d'un cours d'eau derrière lequel mes troupes étaient retranchées, s'appuyant sur un village entouré de queques haies dont la droite était couverte par un bois non occupé.

Le joueur français avait pour objectif de traverser le champ de bataille et de sortir par la route touchant le bord opposé, ayant comme alternative, un passage par le pont et / ou un contournement par le gué évoqué plus haut.



Une fois le plan de bataille retranscrit sur une feuille, les ordres d'attitude (attaquer, harceler, tenir...) et de mouvement (matérialisés par une flèche de position sur le plan) donnés, nous avons différé le commencement de la bataille par l'instant saucissonade, moment de convivialité typiquement Histoire de plomb, partagé avec les autres membres du club présents ce soir-là.
Ayant gonflé le moral de nos troupes grâce à ces agapes un brin rustiques, nous avons engagé la bataille en réalisant les mouvements de nos troupes pour le tour 1.

Dès la fin du tour 1, mes cosaques qui s'étaient installés dans un des secteurs avancés du champ de bataille (lors du déploiement, le joueur peut déployer ses troupes dans trois secteurs de sa zone de déploiement, dont, éventuellement, un secteur avancé), entamaient un mouvement d'enveloppement par la droite (comme prévu par le plan de bataille).


Ce mouvement d'enveloppement allait me permettre de déclarer une charge sur un bataillon d'infanterie de ligne français avançant en colonne. Avant d'atteindre son adversaire, ma cavalerie recevra un puissant feu de mousqueterie, mais celui-ci ne parviendra pas à stopper mes fougueux cavaliers. Ces derniers remporteront le combat et suivront l'ennemi en recul. Toutefois, la raison me poussera à rallier vers l'arrière dès le tour suivant à la vue de la cavalerie légère française faisant mouvement vers mes cosaques pour empêcher l'enveloppement.

Dès le tour 2, je lançais également (avec un peu trop d'assurance, compte tenu du sourire bienveillant de mon adversaire) une charge frontale sur l'infanterie française avec l'un de mes deux régiments de dragons. Alain, grâce à sa parfaite maîtrise du jeu, réussira à former le carré afin de recevoir la charge de ma cavalerie lourde.


Bien disposée, l'infanterie française délivrera un feu de mousqueterie dévastateur sur mes vaillants cavaliers. Ceux-ci parviendront à engager le combat, mais les pertes au feu et les résultats de l'engagement seront tels que mes dragons reculeront et partiront en déroute (suite à un piteux test de moral) vers mon bord de table.

Ainsi, mes actions de cavalerie successives n'auront rien donné. Bien au contraire, elles n'auront servi qu'à dégarnir mon aile droite et auront ouvert la route à l'armée française vers le gué. En fin de soirée, je ne disposais plus des forces suffisantes pour arrêter cette manoeuvre de contournement de mon aile droite.



Maigre consolation, mon artillerie entamera sévèrement un bataillon de ligne français (sacrifié au reste de l'armée faisant mouvement vers le gué) faisant mouvement en colonne vers le pont situé en face de mes positions défensives. Je précise que notre empereur d'un soir affaiblira ces mêmes positions défensives, tout au long de la soirée, grâce à un puissant feu d'artillerie, délivré par les batteries françaises positionnées sur les hauteurs face au village. Je serai ainsi contraint d'abandonner la batisse en feu (Alanis a finalement obtenu un 6 au modificateur de tir), obligé de défendre la position en arrière du village et derrière les haies.



Décidément, Alanis 1er Imperator s'est montré fidèle à l'image qu'il s'est forgée pendant ces longues années de jeu : un adversaire impitoyable (un vrai Clint Eastwood). Mais j'aurai ma revanche, un soir prochain !

Bilan de la soirée : une soirée de jeu bien agréable, partagée entre Amis, en revivant l'épopée napoléonienne. C'est çà Histoire de plomb ;-)

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